L’Assemblée générale du Comité s’est tenue, le 24 septembre, à Villers-sur-Mer. Elle a été l’occasion d’officialiser une reprise qui augure un avenir prometteur et de rappeler mes uns et les autres devoirs.
« Nous nous acheminons vers une activité pugilistique qui se rapproche de la normale tant au niveau fédéral que régional », s’est félicité, en préambule, le Président du Comité, Michel Corbière. Un chiffre parmi d’autres valide cette assertion flatteuse : les 2 241 licenciés recensés à la fin de la saison dernière, soit presque autant que lors de l’exercice 2018-2019. On peut aussi évoquer la Boxe Educative Assaut (BEA) qui continue de se développer en se structurant. A la clef, là encore, des statistiques encourageantes avec 923 licenciés, 21 organisations et 351 assauts en 2021-2022. Par ailleurs, onze clubs ont participé au Critérium national.
Bref, la dynamique d’ensemble est bel et bien là mais encore précaire. Le Comité entend donc la conforter pour consolider l’édifice et faire que la discipline continue d’essaimer sur une refondation solide, en sa base comme en son sommet. En ce qui concerne ce dernier, un constat, qui n’est pas propre à la Normandie, s’impose : en dehors des championnats, les jeunes n’ont guère la possibilité de monter régulièrement sur le ring et donc d’emmagasiner une indispensable expérience qu’ont parfois acquise leurs rivaux dans les régions où la densité des adeptes du noble art est plus élevée. C’est pourquoi, à l’initiative des clubs du Calvados, le Comité entend multiplier les huis-clos pour les pugilistes comptant a minima quatre combats à leur actif afin qu’ils puissent passer élite dans des délais suffisamment courts pour ne pas entraver leur progression.
Dans la même logique, la mise sur pied d’un tournoi réservé aux espoirs est à l’étude au sein de la CRBA. Un élan qui a déjà été impulsé avec la première édition, en mars dernier, des Ceintures Vastine dédiées aux seniors garçons et filles. Une manifestation initiée par Alain Vastine à la mémoire de ses deux enfants décédés et qui a vu le jour en partie grâce au précieux concours financier du Conseil régional. Lequel serait enclin à en faire autant afin de voir l’avènement d’un compétition amateur féminine d’envergue comparable. A noter, enfin, que la Normandie a été le théâtre des épreuves de boxe scolaire des Gymnasiades. La louable mobilisation de l’ensemble des acteurs (FF Boxe, Comité régional, Union nation du sport scolaire – UNSS et BC Vastine) a fait de ce rendez-vous une réussite qui a profité à nos athlètes puisque Kaëlya Mopin et Cyndelle Bachelet ont été sacrées championnes du monde ISF (International School Fédération).
Entreprendre systématiquement les démarches pour profiter des dispositifs existants
De son côté, la boxe pro n’a pas été en reste avec sept réunions qui se sont tenues en Normandie, un chiffre somme toute honorable, sachant que le Comité compte dix-neuf pros dans ses rangs. Là encore, l’engagement de tous a permis de remettre le bateau à flot et, mieux, de lui faire retrouver une vitesse de croisière. Ainsi, le promoteur Davide Nicotra a-t-il mis à disposition son académie de boxe, sise à Villers-sur-Mer, pour y accueillir des entraînements communs. Fort de ses compétences, il s’attache également à conseiller les jeunes pros quant aux obligations juridiques inhérentes à leur statut.
Michel Corbière a néanmoins insisté sur la nécessité de voir tout le monde se montrer proactif. Par exemple, en entreprenant systématiquement les démarches qui leur offriraient la possibilité de profiter des dispositifs existants. Or, ce n’est malheureusement pas toujours le cas. La preuve, pour ce qui est du Projet sportif fédéral (PSF) dans le cadre duquel seuls quatre clubs normands ont adressé une demande de subvention. « Ce qui est très insuffisant », a déploré Michel Corbière. Et d’autant moins excusable, a-t-il insisté, que le Comité régional ainsi que le Comité régional olympique et sportif (Cros) et les Comité départementaux olympiques et sportifs (Cdos) sont disposés à aider ceux qui le souhaitent à formaliser leurs dossiers.
Dans un autre registre, la Commission régionale des officiels (CRO) est à la manœuvre pour recruter de nouveaux juges-arbitres et délégués, en somme pour susciter d’indispensables vocations. Il y a, hélas, d’autant plus urgence que de nombreux départs sont à déplorer. En grande partie à cause des menaces régulières dont les officiels sont l’objet de la part des boxeurs et, surtout, des entraîneurs. La tâche s’annonce ardue et ira de pair avec une sévérité sans faille de notre commission disciplinaire.
Bientôt un nouveau siège à la Maison départementale des sports
Une manière de redire que l’avenir est aussi l’affaire de la probité de chacun. Autre illustration du propos avec l’objectif déclaré de dépasser, d’ici quelques mois, la barre des 2 700 licenciés. Un seuil qui n’est envisageable qu’à la condition expresse que l’intégralité des associations jouent le jeu en affiliant la totalité de leurs adhérents. Réitérer ce principe intangible signifie, en creux, que cela n’est pas systématiquement la règle.
Ce qui, en outre, contribuera à asseoir davantage des finances déjà saines dans la mesure où celles-ci se sont révélées légèrement excédentaires avec un solde positif de 2 071,62 euros. La subvention de l’Agence nationale du sport (ANS), à hauteur de 21 000 euros, tout comme les ristournes fédérales, pour un montant de quelque 17 000 euros, sont pour beaucoup dans ce résultat comptable. Elles ont, en particulier, permis au Comité de prendre en charge les frais des officiels lors des galas de boxe amateur ou professionnelle.
Enfin, sur le strict plan logistique, Michel Corbière a confirmé que le Comité allait bien élire domicile dans les murs de la future Maison départementale des sports du Calvados, à Hérouville-Saint-Clair. La livraison des locaux est prévue en décembre 2023 dans l’optique d’un aménagement en janvier 2024 et d’une économie annuelle, en termes de frais de fonctionnement, de plus de 5 000 euros. Une manne qui ne manquera pas d’être réaffectée à la promotion de la pratique.
Alexandre TERRINI