Le rendez-vous est donné pour une soirée exceptionnelle de boxe à Saint-Pierre-sur-Dives ! Venez assister aux demi-finales des Championnats de Normandie Élites le samedi 30 novembre 2024 à 19h à la Salle Omnisports. Au programme, 13 combats palpitants : 12 combats amateurs et 1 combat professionnel pour le plus grand plaisir des passionnés de boxe et de sensations fortes !
À l’affiche : Jérémy Roulleau, boxeur professionnel de Fleury-sur-Orne, ainsi que Paul Livet, Antoine Gadeau, et Wilson Dupuis jeunes boxeurs de l’USP Boxe, prêts à tout donner sur le ring !
Entrée : 10€ Restauration sur place
Venez nombreux soutenir les talents locaux et vibrer au rythme des combats !
Organisé par l’union sportive pétruvienne – Comité Régional Normandie, avec le soutien de USP et la commune de Saint-Pierre-en-Auge.
L’espace Mayenne de Laval a accueilli une grande soirée de boxe avec deux championnats EBU, marquée par l’entrée en scène des Normands Jérémy Roulleau et Jordan Dzaba.
Jérémy Roulleau
En poids super-welters, Jérémy Roulleau (3 victoires) s’est imposé aux points (40-36, 40-36, 40-36) face à Lucas Podvin (3 victoires, 1 défaite)
Jordan Dzaba
En poids légers, Ashot Khatchatryan (2 victoires) a remporté la victoire aux points (40-35, 40-35, 40-35) contre Jordan Dzaba (2 défaites).
Une soirée réussie qui a non seulement offert du spectacle, mais a aussi permis aux boxeurs locaux de briller sur la scène professionnelle.
Après quatre ans d’absence, l’ex champion de France des super-plumes, Matthieu Lehot (13 v, 11 d, 1 n) a effectué une rentrée victorieuse dans la catégorie des poids légers en s’imposant aux points (59-55, 59-55, 59-55) face à Mohamed Charef (1 v, 9 d, 1 n). Matthieu Lehot a dominé le combat, notamment au 2eme round où il a bien touché son adversaire. Le visiteur s’est bien repris et même si Matthieu Lehot a maitrisé le combat, il est demeuré valeureux et dangereux jusqu’au terme de la confrontation disputée en six rounds.
A Carentan,
En super-welters, Romain Lehot (7 v, 1 d) a battu aux points (60-53, 60-53, 60-53) Kevin Jamois (1 v, 7 d, 1 n). Le boxeur manchois a envoyé son adversaire au tapis au second round avec un crochet gauche au foie, le gong a retenti juste après le compte. Kevin Jamois a tenté de refaire son retard mais Romain Lehot a su rester maitre du combat qui a donné lieu à d’intenses reprises.
Davide Nicotra présentait cinq combats professionnels dont une finale de la coupe de France élite des poids moyens mettant aux prises Anauel Ngamisengue (9 v) et Kassimou Mouhamadou (7 v, 6 d).
Cette finale constituait une revanche entre les deux hommes, Anauel Ngamisengue ayant remporté aux points le premier affrontement. Très bon boxeur et dur au mal, Kassimou Mouhamadou la voulait cette victoire mais c’était sans compter sur la volonté et le talent de son rival qui entendait confirmer le premier résultat. Anauel Ngamisengue a impressionné le nombreux public du gymnase de la Fighting Académie Club par sa puissance et l’étendue de son arsenal technique. Le valeureux Kassimou Mouhamadou a été compté deux fois au 2eme round, la 1ère suite à un crochet gauche à la face et la seconde sur un crochet droit qui l’a envoyé au tapis. Kassimou Mouhamadou s’est repris lors de la reprise suivante avant qu’Anauel Ngamisengue ne produise une prodigieuse accélération au 4ème round. Le protégé de Bob Sita a délivré une série des deux mains conclue par une terrible droite à la face qui a projeté au sol Kassimou Mouhamadou, ce dernier allongé de tout son long sur la bâche était irrémédiablement mis KO par ce coup d’une puissance inouïe.
Le jeune super-welter Bakary Samake (7 v) a eu fort à faire avec un Houcine Moulahi (3 v, 8 d, 1 n) offensif et accrocheur à souhait. Houcine Moulahi a récolté deux avertissements pour accrochages répétés au 5ème et 8ème round. Bakary Samake a fait preuve d’une étonnante maturité malgré son jeune âge pour se sortir du métier et de la fougue de son rival. Il s’est imposé aux points pour les trois juges.
En poids légers, le talentueux Léger Mevy Boufoudi (7 v) a battu le Géorgien Mikhaïl Gabinashvili (7 v, 27 d, 2 n) par abandon à l’appel de la 5ème reprise. Mevy Boufoudi a offert au public une démonstration de noble art en sortant tous les coups de la boxe. Crochets, uppercuts et feintes, le Georgien a tout encaissé, montrant au passage une solidité à toute épreuve. Mikheil Gabinashvili, qui avait beaucoup reçu, était dans l’incapacité de reprendre le combat au 5ème round.
En mi-lourds, Dylan Colin (9 v) a largement battu aux points (60-54, 60-54, 60-54) Maurice Possiti (20 v, 17 d). Dylan Colin a dominé les débats avec son bras avant et ses crochets au corps et à la face. Maurice Possiti est demeuré dangereux en attendant de saisir la moindre ouverture pour placer ses contres.
Le poids Welter Romain Lehot (3 v) a battu par décision majoritaire (38-38, 40-36, 39-37) Naim Belhacene (1 v, 3 d).
Le début de carrière du Barentinois (8 v) est atypique : il s’est paré du titre national professionnel des moyens, à vingt-deux printemps, avec seulement huit combats au compteur après une victoire aux points, contestée, aux dépens de Moughit El Moutaouakil (15 v, 1 n, 2 d), le 5 octobre, à Monte-Carlo. Confessions d’un pugiliste détonnant.
Vous voilà champion de France après avoir accepté au pied levé d’être cochallenger…
J’ai eu un peu de temps pour redescendre et me remettre de l’impact du titre. Les premiers moments ont été compliqués parce que l’on m’a accusé d’avoir volé ma victoire. Au départ, j’ai donc eu un peu de mal à savourer la victoire. D’ailleurs, quand je suis rentré à l’hôtel après le combat, je n’ai pas fêté ma victoire. Je l’ai regardé trois à quatre fois en m’efforçant d’être le plus objectif possible. Ce n’est vraiment qu’après ça que je me suis dit que ce que l’on me reprochait n’était pas vrai. J’ai alors pu savourer mon succès. J’ai été sous le feu des projecteurs très vite mais cette ceinture est un grand bonheur, pour toute ma famille et pour mes amis.
Vous avez forcé votre destin…
Quand j’ai vu, sur Facebook, que l’on cherchait un cochallenger, j’ai appelé Maxime Beaussire qui est mon promoteur et mon ami. Je lui ai dit : « On y va ? » Il m’a répondu : « Bien sûr. » Et voilà (sourire). Il n’y a pas eu d’hésitation car c’est une chance qui, sinon, ne se serait pas présentée aussi vite. J’ai donc sauté sur l’occasion. Et, jusqu’à preuve du contraire, j’ai bien fait ! Je n’étais pas classé car je n’avais pas, à mon actif, le nombre minimal de combats, à savoir dix, requis pour disputer un championnat de France. J’ai donc appelé la Fédération pour demander une dérogation sachant que personne, dans les dix premiers du classement national de la catégorie, n’avait accepté de faire ce combat.
« S’il doit y avoir une revanche, il y en aura une »
On se risque à vous poser la question : êtes-vous convaincu d’avoir gagné ?
Oui, bien sûr. Même si le combat a été très serré, ce dont je suis conscient, les gens ont vu que malgré la déferlante de frappes déclenchées par Guito, beaucoup étaient bloquées tandis que nombre de mes remises touchaient. Même s’il a été plus intensif que moi, on ne peut pas contester que j’ai été plus précis. Or, la boxe professionnelle donne la primauté à celui qui comptabilise le plus d’impacts sur les zones autorisées. Et je pense que c’est moi qui ai excellé dans ce domaine. Par ailleurs, ma technique et ma stratégie étaient meilleures. Il y a un ressenti quand on boxe : là, à chaque fin de round, plus les reprises passaient, plus je savais qu’il s’avait qu’il perdait. Cela se voyait. Ceci dit, je ne suis pas là pour dire que j’ai gagné haut la main. Je pense l’avoir emporté parce que l’on m’a appris une boxe qui est le noble art, c’est-à-dire toucher sans se faire toucher. Je me suis toujours entraîné très dur pour ça.
Toutefois, le Président de la FF Boxe, Dominique Nato, a ordonné une revanche…
Il n’y a pas de souci. S’il doit y avoir une revanche, il y en aura une. Il n’y aura aucun problème si cela se fait dans de bonnes conditions et que l’on s’entend. On verra ça en temps voulu, sachant que depuis ma victoire, j’ai reçu beaucoup de propositions.
Pas grand monde ne vous connaissait avant ce succès. Qui êtes-vous, en fin de compte ?
J’habite Saint-Pierre-de-Varengeville, en Seine-Maritime. J’ai commencé la boxe à quatorze ans, à Barentin. J’y suis toujours licencié. Je n’ai jamais quitté mon club. J’ai tout de suite aimé, dans ce sport, le dépassement de soi et la dimension à la fois stratégique et scientifique de ce sport. Je suis un addict de l’entraînement et du travail.
« Je ne fais que de la boxe et je n’ai pas d’emploi à côté »
A vous voir et à vous entendre, on serait enclin à penser que vous n’avez pas un tempérament qui vous prédestine à ce sport…
Oui parce que l’on est encore beaucoup dans le stéréotype qui voudrait que les personnes qui font de la boxe doivent venir des quartiers. A mon âge et malgré le fait que je sois issu d’une petite campagne, j’ai vécu bien plus de choses que ce que certains assurent avoir vécu. Je sais ce que je veux, pourquoi je m’entraîne et je me mène la vie dure, en particulier pour mon père. Je rêve de lui donner une vie et une retraite meilleures mais également de prouver aux gens, aux enfants et aux adolescents que peu importe l’âge, on n’a pas le droit de nous enlever nos rêves. Quand j’ai commencé la boxe, on m’a toujours dit que je ne ferais rien et que passer professionnel serait peine perdue parce que je suis issu d’une petite ville, que j’ai une gueule d’ange et que je ne suis pas taillé dans la pierre. On m’a dit que je ne pourrais espérer, au maximum, que remporter le Critérium. Or, aujourd’hui, je suis dans le top 80 mondial du classement Boxrec. Je veux partager ma philosophie de vie avec les gens de mon âge : tout n’est que travail et il faut rêver. Moi, j’ai décidé de faire tout ce qui est possible parce que je souhaite réussir dans ce milieu. Je veux m’en donner les moyens afin que mes rêves deviennent réalité.
Concrètement, qu’est-ce que cela signifie au quotidien ?
Je ne fais que de la boxe et je n’ai pas d’emploi à côté. J’essaye de trouver un maximum de sponsors pour financer mes saisons et pouvoir m’entraîner tous les jours. Je survis et je fais du mieux que je peux. C’est une décision que j’ai prise et je ne peux donc pas m’en plaindre. J’estime que si je veux atteindre le niveau supérieur, il faut que je m’entraîne quotidiennement avec mon coach à Barentin, Jean-Michel Levasseur, et que je consacre ma vie à ça.
En dépit de sa vaillance habituelle, le Dieppois (9 v, 3 n, 11 d) s’est incliné aux points, à l’unanimité des juges (99-91, 97-93, 100-90), face à Nurali Erdogan (12 v), le 23 octobre, à Cernay, alors que le titre national vacant des welters était en jeu. Un échec avec les honneurs qui inscrit toutefois son avenir pugilistique en pointillés.
Quelle analyse faites-vous de ce championnat de France ?
Tout d’abord, je pense que cela a été un magnifique combat. Dans la salle, tout le monde a été unanime pour le reconnaître. Nurali et moi avons fourni un beau spectacle. Nous avons livré une belle guerre. Le combat a forcément été animé. Dans la mesure où il est plus grand que moi, j’ai cherché à casser la distance. J’ai avancé durant quasiment tout le match en m’évertuant à ne pas rester en face mais à désaxer pour ne pas être une cible facile à toucher. J’ai essayé de le faire avec mes moyens. J’ai réussi à éviter pas mal de coups mais j’en ai aussi pris. Le but était, ensuite, d’enchaîner avec des séries et de le saper au fil des rounds. Lui a très bien bougé et boxé en contres. Techniquement, il a un bagage plus étoffé que le mien. Ses déplacements et ses remises m’ont posé des problèmes. La défaite est normale mais peut-être pas sur un score aussi large que le pointage de certains juges. J’ai donné le meilleur de moi-même et il n’y a pas de regret à avoir. Je suis fier de ce que j’ai fait.
Que vous a-t-il manqué pour inverser la vapeur ?
Ce qu’il me manque depuis pas mal de temps : à savoir, que je donne des coups mais je ne fais pas suffisamment mal pour sonner l’adversaire. Là, j’ai touché Nurali mais ce n’était pas suffisant pour le stopper dans ses actions. En outre, je suis un peu lourd sur mes jambes. Il faudrait que je sois plus rapide dans mes déplacements afin de mieux cadrer et de fermer la porte pour que mon adversaire ne puisse pas s’enfuir. Cela fait partie des soucis que j’ai eus face à Nurali Erdogan. Même si je réussis mieux qu’avant à cadrer, ce n’est pas encore ça. C’est un travail de longue haleine.
« Je ne sais pas ce que je vais faire »
Avez-vous, toutefois, le sentiment d’être arrivé à votre limite sur le plan tactique ou avez-vous encore une marge de progression ?
C’est difficile à dire car j’ai quand même trente-quatre ans. Avec Sofiane Slama, mon coentraîneur à Canteleu avec Sébastien Dufour, à Dieppe, on inclut dans ma préparation physique des exercices relatifs aux déplacements, à la rapidité et à la proprioception. Peut-être que cela m’apportera de nouvelles cordes à mon arc. Il faudra voir dans la durée.
Si vous continuez votre carrière dans le carré magique…
Pour être honnête, je ne sais pas encore ce que je vais faire. Je suis proche de la fin. Je me dis que si dans les semaines à venir, on me propose une belle opportunité, un championnat ou un combat sans titre en jeu mais d’un intérêt sportif réel, je pense que je la saisirais, que ce soit en France ou à l’étranger. Après, il faudra laisser la place aux jeunes. Si je n’ai pas de proposition, il est possible que ce championnat de France soit mon dernier combat. J’ai le sentiment du devoir accompli. Jamais je n’aurais pensé, au début de ma carrière, arriver à ce niveau-là et devenir, un jour, champion de France professionnel. Cela a été l’apothéose.
Parallèlement à la boxe, je suis conducteur de trains de marchandises à l’échelle régionale et interrégionale. Je suis employé par une entreprise privée, Euro Cargo Rail. J’ai des facilités pour m’entraîner dans la mesure où je travaille régulièrement en horaires décalés, ce qui me laisse du temps libre en journée. Cependant, travailler la nuit n’est pas bon pour l’organisme ni pour la récupération. Si bien que, parfois, il y a un peu de fatigue… Par ailleurs, je ne bénéficie d’aucun aménagement particulier. Par exemple, si j’ai besoin de plusieurs jours pour aller faire des séances de sparring, il faut que je les prenne sur mes congés.
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