En quatre combats, la jeune honfleuraise de 17 ans a mis l’Europe de la boxe à ses pieds !
Ses pieds à elle, elle les garde bien sur terre et si elle se déclare heureuse et satisfaite de ce premier grand titre international, elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin ; elle a décidé d’aller tout dévorer et ne rien laisser aux autres !
Rencontre avec une jeune fille souriante mais déterminée, stressée mais sûre d’elle, humble mais ambitieuse bref… une championne comme on les aime à Normand dis !
Bonjour Kaelya, comment vas-tu ?
Je vais super bien, tu t’en doutes (rires), j’ai un peu de mal à réaliser que je suis championne d’Europe mais je suis super heureuse et satisfaite du résultat par rapport à tout le travail accompli !
Raconte-moi un peu tes premières impressions lors de ton arrivée en Bulgarie …
J’étais vraiment tranquille, pas stressée, heureuse d’être là même si j’avais un peu de mal à y croire.
Comment s’est déroulé ton premier combat ?
Le stress a commencé à arriver lors de l’échauffement, pas de panique mais plutôt la peur de mal faire, de louper mon combat.
Cette impression ne fait que grandir jusqu’à ce que j’arrive sur le ring et là… fini !
J’ai juste envie que ça sonne et qu’on commence enfin ! (rires)
Au deux, la Bulgare que je savais vice-championne d’Europe, cherche à boxer en avançant, je la contre puis je prends l’initiative et la fais reculer, ça passe sans trop de soucis malgré le fait qu’elle soit à domicile. (Nikolinka Boyadzhieva Bulgarie 5.0).
Ensuite la Turque
Oui pas trop de soucis non plus car c’est une boxeuse qui rentre dedans mais pas technique, j’ai réussi à esquiver puis remiser par les côtés, je ne me suis pas sentie en difficulté dans ces quarts de finales ! (Pinar Oskan Turquie 5.0).
Pareil pour l’Espagnole en demi ?
Houlà non ! (rires) sur ce combat je commence mal, je n’ai pas vraiment de tactique et sa boxe me dérange… je perds le premier round !
Heureusement mon entraineur définit la bonne tactique et mon père, présent dans la salle, m’encourage et mon conseille également !
Je reviens dans la seconde et confirme dans la dernière, prête pour la finale !
(Maria Luna Aragon Mairena, Espagne 3.2)
Parlons-en de ton papa, il t’a fait une sacrée surprise en te rejoignant en Bulgarie…explique nous comment ça s’est passé ?
Un truc de fou !!! (rires) je suis dans la salle en train de m’échauffer avec la musique du portable dans les oreilles et là, ça sonne !
Je décroche et mon père me dit :
« Regarde à ta gauche ! »
Je vois un petit bonhomme au loin, c’est lui !
Il a fait toute la route en voiture pour venir me rejoindre à vingt minutes de la demi-finale, j’en pleure tellement c’est énorme, c’était une émotion incroyable et difficile à décrire !!!
Du coup ça t’a donné de la force pour la finale également ?
Evidemment, mon père c’est mon phare, c’est ma force, il a toujours cru en moi et même si ça n’a pas toujours été simple entre nous, il a toujours été derrière moi !
Je monte sur le ring très déterminée, avec une adrénaline positive même si je n’ai quasiment pas dormi de la nuit !
Dans le combat, j’écoute mon entraineur et les conseils de mon père…je sais que le combat se déroule bien pour moi, j’arrive à avancer ou à la contrer, tout passe ou presque !
Mais lorsque le résultat est annoncé…quelle émotion !!!, je n’ai pas les mots, c’est juste incroyable !!!
A quoi penses-tu pendant la Marseillaise ?
A tout le chemin parcouru avec mon père et Alain Vastine !
Ca n’a pas toujours été évident ;
Il y a deux ans, j’ai pris pas mal de poids et je n’avais plus l’envie…les disputes étaient fréquentes à cette époque avec mon père et j’ai fini par laisser tomber la boxe.
Mais ça me manquait trop, on a décidé d’un commun accord d’aller chercher les conseils d’Alain à Pont-Audemer car il y avait énormément d’affectif entre mon père et moi et s’il continue de m’entraîner, Alain m’amène la discipline dont j’ai besoin !
J’ai perdu beaucoup de poids et les sensations sont très vites revenues, meilleures même !
Alain a la réputation d’être dur….
Je confirme ! (rires) dur et exigeant mais c’est normal si tu veux performer à haut niveau, on a rien sans rien !
Ceci dit, une fois qu’Alain te fait confiance, qu’il sait que tu es là pour bosser, si un jour tu es en dessous, il ne t’en veut pas, il sait bien que je suis disciplinée et que j’applique ce qu’il souhaite.
Du coup, on travaille en confiance.
Parles-nous un peu de tes projets…
Dans quelques jours vont avoir lieu les Gymnasiades (sorte de JO pour les juniors), j’ai l’avantage de boxer à domicile et j’espère bien, là aussi, aller chercher l’or !
Ensuite, en novembre, auront lieu les Championnats du Monde Juniors, j’espère là aussi récolter l’or, ce sera le minimum (rires).
Propos recueillis par Christophe GUILLOCHON.